Lors de mon année en BAC 2, je me suis  inscrite à la formation en éducation à la philosophie et citoyenneté. J'ai fait ce choix car lors de ma cinquième et sixième rénové, j'ai eu l'occasion de vivre le cours d'EPC ; le choix de suivre cette formation a donc été fortement influencé par mon passé. En effet les cours que j'ai pu avoir en fin de secondaire me plaisaient beaucoup car c'était pour moi l'occasion de m'exprimer, d'échanger avec les autres membres du groupe, d'apprendre d'une manière différente et d'argumenter mes choix, avis... Vous l'aurez donc compris, ma motivation première était la bonne expérience vécue face au cours d'EPC.

Ensuite la deuxième raison qui m'a poussée à faire cette formation est le diplôme supplémentaire. Je pense que c'est un plus sur mon diplôme étant donné que ce cours va devenir obligatoire (je dis VA car j'ai pu constater qu'il n'était pas réellement en place dans toutes les écoles) et que les écoles seront en demande de professeurs d'EPC. En plus d'apporter une corde supplémentaire à mon arc, cela va aussi apporter une vision différente quant à l'enseignement en général.

Nous avons eu l'occasion d'être formés par 3 professeurs différents et des animateurs (Pensée joueuse, d'Annoncer la Couleur, de Philéas et Autobule...) ayant une manière assez différente voire parfois contradictoire de pratiquer l'éducation à la philosophie et à la citoyenneté. Cette différence est un plus car cela permet de nous montrer les multiples façons de fonctionner, et donc, de nous permettre plus facilement de se trouver en tant que professeur d'EPC ; chaque enseignant est unique, il n'existe pas une manière exacte d'enseigner, surtout en EPC. C'est à nous de choisir les méthodes, les techniques qui nous semblent plus pertinentes.

J'ai pu apprendre que le cadre était important car au début de la formation on ne connaissait pas tout le monde et cela était un frein pour commencer les activités. Il est vrai que le cours d'EPC demande une certaine bienveillance et confiance entre les élèves. Ces éléments se sont développés au cours des 3 jours. Nous avons pu constater l'évolution de la qualité des échanges grâce au cadre qui a progressivement été installé, notamment par le biais d'activités qui ont permis de briser la glace.

Une fois toutes les notions théoriques en tête, nous avons été lancés en stage Avant d'y aller, j'étais assez stressée pour différentes raisons : 

  • Expérience : je ne me sentais pas assez « formée », je ressentais le besoin d'avoir plus d'expérience, de cours ou encore d'exemples de leçons types.
  • Préparation : je n'étais pas au clair avec les préparations à réaliser, et surtout COMMENT les réaliser.
  • Posture de l'enseignante : au départ, je suis plutôt l'enseignante organisée, cadrée, j'anticipe énormément.... Mais en me lançant dans cette formation j'étais consciente que la posture du professeur d'EPC était tout à fait différente de la posture de l'enseignante que je suis. Le stage approchait et je ne savais pas comment j'allais pouvoir gérer l'improvisation, m'effacer correctement lors de débats, gérer le lâcher prise. Je savais que je n'aurais pas le contrôle, étant donné que le cours se construit au fur et à mesure des interventions des enfants.
  • Le temps de stage : j'ai eu des classes différentes à chaque période de cours, ce qui ne permet pas de connaître les enfants correctement, on ne connait même pas leur prénom (ce qui est assez difficile pour gérer le groupe), cela n'aide pas lors de la communication.
  • Le niveau des élèves : lors de ce stage, j'avais des classes allant de la P1 à la P6 et avec certaines classes en double division. Je dois avouer que c'était un énorme challenge pour moi, mais je savais que cette expérience allait m'enrichir. Avoir différentes classes était aussi un défi au niveau des préparations : comment être certaine que ce que je faisais était suffisamment adapté aux enfants ?

Grâce à ce stage, j'ai eu des réponses aux questions que je me posais, notamment sur la place de l'animateur. Lors des activités, l'animateur était l'un des enfants, mais ma maître de stage m'a expliqué que les rôles s'introduisaient petit à petit. Au départ, elle intervient beaucoup plus, elle dirige plus la discussion car les enfants en ont besoin ; mais progressivement, ils acquièrent des compétences d'EPC, ce qui permet à l'enseignant de s'effacer petit à petit. S'il y a bien une chose que j'ai retenue c'est que l'éducation à la philosophie et à la citoyenneté est un travail à long terme, un travail progressif avec différentes compétences.


Je finirai par préciser qu'il est donc important de pratiquer le cours d'EPC dès le plus jeune âge afin d'installer, dés le début, un cadre et travailler davantage de concepts amenant les élèves à devenir des citoyens responsables.  

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